20

 

Gosseyn Trois arriva nu, toujours allongé sur le dos.

Il demeura totalement immobile et s’aperçut qu’il se trouvait dans une pièce ensoleillée. Ce ne fut pas facile car ses sens étaient encore sous l’effet des images que les non-humains venaient d’imprimer dans son esprit.

Il se demanda aussitôt, avec inquiétude, ce qu’ils pouvaient faire et, en même temps, il s’efforça d’intégrer ses propres sensations corporelles.

… L’une d’entre elles pourrait-elle indiquer s’ils étaient restés en contact avec lui ?…

Plusieurs secondes s’écoulèrent donc avant qu’il se rende compte qu’il était étendu sur la moquette d’une chambre de l’Institut de Sémantique générale. Il constata avec soulagement que la porte était fermée et qu’il était seul. Et, finalement…

Il prit conscience d’une vague sensation qui tournoyait lentement.

Au plus profond de lui.

Il s’y attendait, mais fut tout de même désappointé.

« D’accord, pensa-t-il tristement en se remettant sur ses pieds. Au moins, maintenant, je sais ce que c’est et à quoi cela peut m’amener. »

Après les quelques instants qu’il lui fallut pour s’adapter à la position debout, il se sentit soudain rempli d’espoir : peut-être ne feraient-ils que l’observer durant un peu de temps. Pour voir ce qu’il faisait. Découvrir pourquoi il était venu là.

Et pour un être humain, il y avait des choses essentielles à faire.

Blayney avait envoyé une demi-douzaine de costumes d’homme, avec tous les accessoires complémentaires, et cinq d’entre eux – découvrit Gosseyn avec soulagement – étaient encore dans sa garde-robe.

Tout en s’habillant à la hâte, il se demanda ce qui était arrivé aux vêtements qu’il portait lorsqu’il avait été transporté dans la copie de sa capsule spatiale, à bord du vaisseau ennemi.

Il avait du mal à croire que cette impression de tourbillonner, qui avait précédé le moment du transport, n’avait affecté que son corps. Lors des translations par similarisation à vingt décimales effectuées par son cerveau second, ses vêtements ne l’accompagnaient que s’il en prenait aussi une photographie mentale…

Il cessa de s’intéresser à ce petit problème en s’apercevant que Gosseyn Deux cherchait à établir le contact avec lui.

— D’accord, cher alter ego, dit-il silencieusement, tu as des suggestions à me faire ?

— Non, répondit paisiblement Deux. C’est toi qui es là-bas. J’ai l’impression d’être étranger à tout ce qui t’arrive. Je suppose que tu vas t’occuper d’Enin avant qu’il ne se passe autre chose ?

C’était vrai. Quoique, maintenant qu’il se retrouvait ici, cela ne lui semblait plus aussi urgent qu’auparavant. Le commentaire de Deux venait de le lancer sur une autre piste de réflexion.

— Sommes-nous devenus assez dissemblables pour que tu n’aies pas éprouvé cette sensation de tourbillon ?

— Nous sommes apparemment devenus capables de nous différencier. Ou alors ces êtres utilisent un dispositif de focalisation qu’ils n’ont braqué que sur toi.

Cette seconde hypothèse lui parut la plus plausible.

— S’il en est ainsi, alors tu pourrais soit venir chercher Enin, soit le transmettre en te basant sur la photographie mentale que mon cerveau second garde de lui.

— Nous avons encore pas mal de déductions à faire, et peut-être même quelques tentatives. Mais, en ce qui concerne Enin et toi, tu devrais inclure à tes développements logiques l’effet produit sur la reine Strala. Si tu dois être le premier Gosseyn à faire l’amour avec une femme, tu ferais mieux de ne pas gâcher encore plus que tu ne l’as déjà fait les préliminaires sentimentaux.

Gosseyn Trois n’osa pas contester cette analyse.

Il découvrit qu’Enin était dans la salle de séjour en compagnie de Dan Lyttle. Le petit garçon l’aperçut.

— Ah ! je suis bien content que vous soyez revenu. Ce type est encore pire que… (Il prononça un nom inconnu.)

Gosseyn crut entendre quelque chose comme « Traada ! » et il se dit que ce devait être le nom du professeur de l’empereur, à bord du vaisseau de guerre dzan.

La situation exigeait que Gosseyn pose une question.

— Pourquoi ?

— Une histoire de… concepts. Il dit qu’une chaise n’est pas une chaise.

Gosseyn ne put se retenir de sourire. Bien sûr, Dan Lyttle avait poursuivi l’initiation du petit garçon à la Sémantique générale. Et voilà quel était le résultat de la dernière leçon !

Ce qui l’agaçait, c’était de se dire qu’il n’avait pas de temps à accorder à ce genre de choses. Son esprit logique lui soufflait que les Troogs, n’étant pas portés sur la Sémantique, s’impatienteraient rapidement s’il se laissait entraîner dans les détails domestiques de l’existence humaine.

Néanmoins, il avait encore beaucoup à apprendre, et peu de temps.

Il se tourna vers Dan.

— … Vous n’avez eu aucun ennui pendant que j’étais…

Il hésita en se disant que Dan et Enin avaient dû croire qu’il était en train de parler avec les hommes d’affaires hostiles à la Sémantique générale ; ne trouvant aucun mot capable de décrire l’effroyable réalité de ce qui venait de lui arriver, il compléta sa phrase par le stéréotype :

— … absent ?

Le téléphone sonna.

Dan Lyttle sourit.

— Je pense que voilà la réponse à votre question. C’est le quatrième appel depuis que je suis arrivé. Les trois premiers, c’étaient des hommes d’affaires outragés. Vous voulez que je réponde ?

— Non. Je vais le faire.

Tandis que Gosseyn s’avançait en toute hâte vers le canapé, s’y laissait tomber et décrochait le combiné, Enin dit :

— Et il y a eu deux appels pendant que j’étais seul.

— Allô ! fit Gosseyn de sa belle voix de baryton.

À l’autre bout du fil, il y eut d’abord un long silence. Puis le bruit d’une respiration. Et enfin une voix familière dit :

— Ici Gorrold. Si vous ne vous souvenez pas de moi, cela vous aidera peut-être à retrouver la mémoire d’apprendre que je vous téléphone d’un observatoire dans les Andes. Et il y a ici quatre gardes du président Blayney. Nous serons de retour ce soir. Trois d’entre nous ont prévu quelque chose de spécial à votre intention.

Alors, c’était bien la Terre.

Gosseyn éprouva des sentiments mitigés. Du soulagement d’abord, car il n’avait jamais eu l’intention de causer grand mal à ces hommes. Et c’était logique que son cerveau second ait, dans un moment de confusion, choisi un endroit connu. Des interactions s’étaient produites en une fraction de seconde. Et à cette vitesse, on synchronisait beaucoup plus rapidement un lieu familier.

Ces pensées défilèrent comme l’éclair dans son esprit pendant qu’il prenait une décision.

— J’ai l’impression, répondit-il, que nous devrions avoir une conversation en tête-à-tête. Et maintenant que vous avez expérimenté le néant fondamental de l’univers, peut-être pourrions-nous nous rencontrer… tout de suite.

À l’autre bout du fil, l’homme émit une exclamation qui semblait exprimer de la stupéfaction. Et un certain nombre de points d’interrogation.

Gosseyn ne fit aucun effort pour l’interpréter. Son cerveau second était en train de prendre une photographie d’une portion du plancher à quatre mètres de là ; simultanément, il évoqua la photographie mentale qu’il avait prise de Gorrold.

Au même instant, il y eut un bruit sourd et un halètement. Celui de l’homme d’affaires qu’il avait vu si brièvement – était-ce la veille ? – et qui était étendu sur le plancher, à l’autre bout de la pièce.

Gosseyn reposa le combiné et dit de sa voix la plus calme :

— Nos relations avec les autres sont souvent difficiles car ils ont une idée globale simpliste des choses, à jamais imprimée dans leur esprit. Pour la plupart des gens, le monde est une série d’images mentales fixes. Ils regardent ce que nous appelons une chaise et pensent que c’est exactement cela… pas plus, pas moins.

Son sang-froid était contagieux. Car Enin, après avoir jeté un regard très surpris sur le corps qui se tortillait sur le plancher, parut se reprendre. Il demanda d’un ton de défi :

— Eh bien, ce n’est pas cela ? Les chaises sont faites pour que l’on s’assoie dessus. (Le petit garçon haussa les épaules.) Je commence à penser que je suis peut-être du côté des autres gens.

— Chaque chaise est différente de toutes les autres chaises, expliqua Gosseyn. Même dans une usine où l’on fabrique un seul modèle de chaise à des milliers d’exemplaires, le grain du bois, par exemple, est différent pour chacune. Mais ce n’est qu’un aspect superficiel de ce dont nous voulons parler, en Sémantique générale. Ce qui est important, c’est d’être tout le temps fondamentalement conscient que tout objet est une structure complexe sur le plan physique et chimique. Nous donnons à une structure un nom, « chaise » par exemple, et nous nous en servons pour nous asseoir, comme tu viens de le dire. Mais je l’ai souvent vue utilisée pour empêcher une porte de se refermer. Que les choses aient des noms, d’accord. Mais il faut rester conscient des particules sous-jacentes, des molécules, des atomes, des flots d’énergie, etc. (Il sourit.) Tu as compris ?

Sa Majesté Impériale des Dzans ne répondit pas. Gosseyn s’aperçut que Dan Lyttle souriait légèrement. Le jeune homme lui jeta un coup d’œil puis, sans un mot, s’avança vers Gorrold qui était en train de se remettre debout.

L’homme d’affaires semblait hésitant. Puis, finalement, il demanda d’un ton maussade :

— Où diable est mon veston ?

Gosseyn ne fut pas surpris par cette question. Il n’avait pas remarqué que l’homme était arrivé sans sa veste. Il s’en était pourtant vaguement aperçu mais il y avait tant d’autres choses dans le champ d’observation de son cerveau second – qui intégrait la totalité de la réalité – que la signification de ce petit fait ne l’avait pas touché.

Un peu tardivement, il se souvint que, lorsqu’il avait expédié Gorrold dans les montagnes enneigées, il avait aussi transmis son veston au même endroit… par pure bonté d’âme car il ne voulait pas que cet homme souffre plus qu’il n’était nécessaire.

Probablement le vêtement était-il maintenant par terre, à côté du téléphone, dans un observatoire d’Amérique du Sud.

Dans ces conditions, ce n’était rien pour son cerveau second de le transférer. Aussi, quelques secondes après, Gosseyn passa devant Enin et Dan. Il se baissa et ramassa le veston. Et le tendit à son propriétaire.

Tous demeurèrent silencieux pendant que le quinquagénaire trapu l’enfilait. Son visage reflétait toute une gamme de réactions émotionnelles.

— Je dois admettre… commença-t-il.

Début prometteur, pensa Gosseyn.

— … que, continua l’homme, quelle que soit la méthode que vous avez employée pour faire cela…

Cette phrase alambiquée révélait que la prudence restait présente derrière toute cette colère et cet air outragé.

— … je ferais peut-être mieux de réfléchir avant de passer à l’action !

Pour Gosseyn, c’était indéniablement le meilleur dénouement auquel il pouvait s’attendre. Pour le moment.

Dan Lyttle s’avança et ouvrit la porte qui donnait sur le couloir. L’homme d’affaires franchit le seuil, tourna et disparut à leur vue.

Durant la demi-minute qui suivit, Gosseyn resta les yeux fermés et transporta un par un les quatre gardes du président Blayney dans une rue que le précédent Gosseyn avait déjà utilisée pour une similarisation.

Enin demanda :

— Vous allez faire quelque chose au sujet de ces types qui ont téléphoné ?

Gosseyn poussa un long soupir.

— Non, dit-il.

Une étrange pensée venait de traverser son esprit… étrange pour lui. Se distraire, se changer les idées, voilà ce qu’il désirait. Il fallait une pause dans cette existence tendue et agitée qu’avait menée ce corps de Gosseyn depuis la première seconde de son réveil dans la capsule spatiale, à bord du navire de guerre dzan.

Il avait dormi dans la petite maison de Dan Lyttle. Il est certes nécessaire de s’abandonner au sommeil lorsqu’on est épuisé, mais ce n’était pas de cela dont il avait besoin.

Ce qu’il lui fallait, c’était se changer les idées.

— Écoute, Enin ! Écoutez, Dan ! Le président Blayney a mis un portefeuille avec de l’argent dans chacun des costumes qu’il m’a fait envoyer. Alors, sortons et allons dans le restaurant le plus proche. Et bavardons.

En voyant le billet, un flash d’information traversa la mémoire de Gosseyn. L’inflation avait été telle durant les derniers siècles qu’il avait fallu échanger les billets de 1 000 dollars contre de nouvelles coupures de 1 dollar. Il soupira.

C’était un de ces restaurants dont la salle est plongée dans la pénombre ; mais il y avait une pièce avec un jeu vidéo, dont il fallut arracher deux fois Enin ; à chaque fois, il suivit docilement Gosseyn venu le prévenir qu’ils étaient servis. Il mangea sa part et repartit en toute hâte.

Devant un sandwich et une salade, Gosseyn et Dan Lyttle parlèrent de… Dan Lyttle lui-même.

— Pourquoi, bien que votre formation en Sémantique générale ait été jugée satisfaisante par la Machine des Jeux, n’êtes-vous pas parti pour Vénus ? demanda d’abord Gosseyn.

Le jeune homme répondit avec franchise.

— Comme vous le savez, je suis veilleur de nuit dans un bon hôtel. En dépit des progrès de l’informatique, on a toujours besoin d’êtres humains pour ce genre de service ; et j’ai trouvé cette place à une époque où le travail était rare. J’ai tout de suite découvert que cette profession me tenait à l’écart des conditions de vie normales d’un être humain.

« Travailler toute la nuit et dormir huit heures pendant la journée a rapidement mis fin aux quelques relations que j’avais nouées, à mon arrivée de la côte Est, dans la Cité de la Machine des Jeux. J’y réfléchis longuement et, après être sorti avec deux jeunes filles pendant mes jours de congé – séparément bien sûr –, je décidai qu’il était impossible de proposer à une femme de m’épouser. La Sémantique générale, comme vous le savez et comme je l’ai découvert plus tard, ne fournit que les grandes lignes qui permettent de survivre dans le cadre de n’importe quelle situation existentielle.

« Avant de suivre des cours de Sémantique générale, j’ai eu une liaison avec une femme qui m’a remarqué un soir qu’elle rendait visite à une amie et qui, n’habitant pas la ville, avait pris une chambre à l’hôtel. Bien sûr, je n’ai appris cela que plus tard. Voici ce qui s’est passé : elle est arrivée à l’hôtel un soir et m’a appelé à 3 heures du matin en me demandant de monter dans sa chambre et de lui faire l’amour. J’étais très jeune et je n’avais encore pris aucune décision en ce domaine. Son mari était mort et elle avait choisi de lui rester fidèle à jamais et de ne pas se remarier. Mais elle m’a vu, elle m’a appelé et je suis monté. Et par la suite, une fois par mois, elle suppliait son mari de lui pardonner, réservait une chambre à l’hôtel et me faisait venir.

« Comme je vous l’ai dit, je m’étais embarqué dans cette histoire avant de suivre des cours de Sémantique générale. Plus tard, lorsque j’ai discuté de cette liaison avec la Machine des Jeux, j’ai découvert qu’elle était incapable de porter un jugement sur les activités sexuelles humaines. Croyez-le ou non, après avoir découvert que j’étais éveillé toute la nuit, la Machine des Jeux s’est mise à me téléphoner au petit matin pour bavarder.

Gosseyn attendit. C’était une information mineure mais non dépourvue d’intérêt, qui sous-entendait que la Machine n’arrêtait jamais de penser, même pendant les heures de fermeture des cabines.

— Peut-être téléphonait-elle aussi aux autres veilleurs de nuit, poursuivit Dan Lyttle, mais je ne le crois pas. Car, après que vous êtes venu participer aux Jeux et qu’elle a commencé à évaluer votre situation et la signification de ces immenses armées qui arrivaient dans le voisinage de la Terre, la Machine m’a demandé d’être son allié extérieur en cas de crise. Aussi, un jour, elle m’a convoqué et m’a donné ce double d’elle-même qu’elle venait de fabriquer.

— C’était la petite plaquette transistorisée que vous m’avez montrée ? demanda Gosseyn.

— C’est cela. Croyez-le ou non, jusqu’à ce que vous arriviez et que vous lui en inspiriez l’idée, elle n’avait jamais pensé à faire une copie d’elle-même.

— Mais cela n’explique toujours pas le fait que vous ne soyez pas parti pour Vénus, dit pensivement Gosseyn.

— Je suis devenu son agent spécial. Vous admettrez que c’était un statut qui en valait la peine. Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la Sémantique générale, j’ai poussé ma maîtresse à suivre les cours. Elle l’a fait, et au bout d’un moment j’ai découvert qu’elle commençait à se résigner, intérieurement, à la mort de son mari ; un homme de son entourage s’est brusquement intéressé à elle et lui a demandé de sortir avec lui. Peu après, elle a cessé de me voir. D’ailleurs, elle avait changé. Je ne sais pas pourquoi, mais elle se tenait d’une manière différente.

Gosseyn n’avait pas d’autre question à poser ni de commentaire à faire. Ce qu’il avait entendu lui apportait une vision nouvelle de l’ex-grande Machine des Jeux. Quant à cette femme et à sa liaison avec un veilleur de nuit… il y avait toujours eu des problèmes humains de ce type à résoudre.

On avait observé que les hommes préfèrent généralement les femmes qui présentent une bonne apparence extérieure et qui en tirent une espèce de force intérieure. Gosseyn se dit que, peut-être, seule la force intérieure était vraiment nécessaire pour séduire.

Il s’arrêta. Parce que, en lui, ce drôle de tiraillement avait brusquement repris.

Il se leva en toute hâte.

— Ramenez vite Enin à l’Institut, dit-il. (Puis il sortit le portefeuille de Blayney et le jeta sur la table.) Vous paierez le dîner avec cela.

Il se dit : « Cette fois, je n’ai pas eu cette impression de tournoyer, mais… »

Un tiraillement… vers quoi ?

La fin du Non-A
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